Ce qui embellit le désert c'est qu'il cache un puits quelque part..

                                                    Antoine de Saint-Exupéry


 Septembre 2009, après avoir obtenu un avis favorable à ma demande de congé sans solde, nous allons enfin pourvoir partir en raid sans date de retour.  Après les pays de l’Est, la Tunisie, l’Egypte, notre choix s'est porté  de nouveau sur le Maroc, et ces pays limitrophes.

Enfin le départ

Le Berkane ancien Napoléon de la SNCM
Le Berkane ancien Napoléon de la SNCM

10 Séptembre 2009, après plusieurs mois de préparations et d'attente, nous sommes enfin dans le port de Sète à bord du Berkane.

Nous appareillons à 14 heure direction Nador sur la côté Nord du Maroc. Les Mouettes viennent flirter une dernière fois avec la cheminée comme pour nous saluer. Voilà c'est parti pour 28 heures de traversée. Rendez vous au Maroc :)   

 


 

L'arrivée à Nador

Le 11 Septembre à 18H00, l'étrave du Berkane se présente à l'entrée du port de Nador. Nous sommes en période de Ramadan, la ville semble plongée dans un profond sommeil. Au couché du soleil le jeûne prend fin et les rues s'animent peu à peu. Les gamins préparent des sandwichs devant leurs petites charettes, les vendeurs de gâteaux nous interpellent, nous repondons favorablement à leur appels et achetons un bon kilo de patisserie au miel.

Bienvenue au Maroc...

Après une première nuit à l'hôtel nous quittons Nador. Quelques kilomètres nous serons nécessaire afin de réapprendre les règles de conduite, et déjouer les pièges en tout genre des routes Africaines.

Fès

Nous passons notre première nuit sous la pluie au Camping Le "Diamant vert". Le lendemain le soleil montre le bout de son nez, nous en profitons pour visiter Fès et sa médina gigantesque dans laquelle il est facile de se perdre, et bien sur nous y sommes arrivé sans problèmes... 

Fès est la troisième plus grande ville du Maroc avec une population de       1.245587 habitants. C'est l'une des quatre villes impériales avec Marrakech, Meknès et Rabat.

Le 14 Cap sur Mèknes

Le 14 départ pour Meknès. Après une longue visite de la ville est de sa médina nous reprenons la route vers Fès. A mi-chemin, je décide de prendre une piste qui part sur la droite cap plein sud, et au bout de quelques kilomètre "Bingo" nous allons connaitre notre première crevaison. Nous réparons sans même démonter la roue, à l'aide d'une mèche et le tout en quelques minutes (l'équipage commence à prendre confiance).

Meknès compte plus de 570.00 habitants, c'est une ville ou la population est majoritairement jeune ce qui fait que la création artistique (notamment la musique) y tiens une place importante. 

Sur la route entre Fès et Azrou

Le 15 nous quittons Fès pour Azrou, nous en profitons pour visiter les Sources de Oum-Er-Rbia. ( La mère des 40 sources en Arabe). Au moment de quitter les sources, je fais une erreur de navigation, qui va nous obliger à faire 54 km de piste, alors que le temps pour rejoindre Midelt nous est compté. Isabelle se moque de moi, et elle a bien raison.

Une nuit prés de Midlet
Une nuit prés de Midlet

C'est à la nuit tombée que nous atteignons Midlet, nous plantons la tente et avalons un petit repas avant d'aller faire un gros dodo. Nous sommes     exténués.

Une journée noire

Dans la matinée nous rejoignons la piste de Tattiouine, qui permet de se rendre au cirque de Jaffar. Après quelques kilomètres nous sommes contraints de faire demi-tour, car les pluies diluviennes de ces derniers jours on tout emportées sur leur passage, créant d'énormes ornières au milieu de la piste. Par la suite nous rencontrerons un équipage qui a tenté de passer malgré tout, et qui a du faire appel à un tracteur pour se sortir d'un mauvais pas.

Faute de pouvoir atteindre le cirque de Jaffar nous décidons de nous rendre aux mines d'Aouli, mais la malédiction des piste défoncées par les pluies torrentielles s'acharne sur nous, nous sommes de nouveau bloqués. Rien à faire ça ne passera pas, par endroit la DDE locale a même du mal avec son énorme bull.


Nous reprenons la route vers Er-Rich, et stoppons pour dormir à la Kasbah Jurassique. L'accueil y est plus que sympathique, nous gardons un excellent souvenir de cette soirée.

Toujours plus au Sud

Le 17 nous traversons les gorges du Ziz cap plein Sud. Nous passons Ar-rachidia, puis Erfoud, la température ne cesse de grimper. Après plusieurs centaines de kilomètres, nous atteignons enfin Merzouga. Un Ocean de sable  s'offre à nous.


Une cuisine improvisée
Une cuisine improvisée

Le soir venu nous dormons à la belle étoile sur le toit d'une auberge. Puis au lever de jour nous trouvons une ruine au milieu de nulle par, qui nous servira de cuisine pour notre petit dèj.

Le 18 départ pour une nuit dans les dunes

Menu du soir, soupe, Tajine de poulet, Melon, thé à la menthe, le tout au beau milieu du désert. Puis on s'endort sous les étoiles qui semblent si proche que je me surprend à tendre la main comme pour essayer de les toucher. 

Entre Merzouga et Zagora

Arrivés à Tammazin nous nous engageons sur la piste qui descend vers Zagora. Le problème c'est que nous nous y engageons trop tard, et après 40 kilomètres de piste infernale parcourue sur des hauts plateaux, la nuit nous rejoint, et nous contraint à faire demi tour pour trouver un endroit pour bivouaquer. C'est Isabelle qui retrouve la bonne piste pour nous sortir de ce mauvais pas.

Zagora

Le 20 nous touchons Zagora, et plantons la tente au camping "L'oasis les palmier". Le camping est petit mais très sympas. C'est ici que nous ferons la connaissance d'Alain le boss de "Désert Passion 4X4" une association qui oeuvre en Afrique. 

Nous ne restons que deux nuit à Zagora, le temps de découvrir quelques bons restos, et de faire une jolie petite piste dans les environs.

Ouarzazate

Nous faisons maintenant route vers Ouarzazate, que nous atteignons dans l'après midi. Nous nous installons au camping municipal, et profitons de cette fin de journée pour visiter la ville. C'est dans ce même camping que nous ferons la connaissance de Thierry et Marie Claude, avec qui nous ferons de la piste durant quelques jours.

Le 22 nous passons la journée sur une piste d'environs 100 Km au dessus d'Ait Bennaddou. La région est magnifique, on en prend plein les yeux.

Cap plein Ouest

Le 23 au matin départ pour Taroudan en compagnie de Thierry et Marie Claude et leur KDJ 120. Après avoir un peu tâtonné au départ de la piste nous partons pour 120 Kilomètres de paysages magnifiques, passant par des vallées verdoyantes, de superbes canyons, le tout sur une piste très agréable à rouler. Nous arrivons à Dooznou à la tombée de la nuit, et plantons la tente au camping Zagnouzen où un bon repas nous attend.  

Direction Tiznit

Aujourd'hui, superbes paysages sur les pistes entre Douznou et Tiznit. De jolis petits villages perdus au milieu de nulle part s'offrent à nous.

Nous arrivons au camping de Tiznit vers 18h30.

Vers l'Atlantique

Le 25 aprés avoir fait le plein on quitte Tiznit à 11h00. A 16h00 nous sommes à Aglou Plage, sur la côte Atlantique. Nous découvrons les fameuses cabanes de pêcheurs taillées dans la roche.

Puis cap sur Agadir que nous atteignons après 90 kilomètres de piste très sableuse, mais très amusante.

La remontée vers Essaouira

Le 26 au matin, après avoir passé la nuit au camping Atlantic Park, nous quittons Marie-Claude et Thierry, et nous prenons une piste pour Essaouira. Au bord des falaises, Isabelle s'essaye à la pêche avec les pécheurs du coin, ça ne donne pas grand chose :)

Après quelques heures de piste nous atteignons Essaouira.

Le 27 au matin nous laissons la tente montée et partons la journée nous balader plus au nord vers Safi. Ce jour là nous connaîtrons notre seconde crevaison.

Marrakech

Nous quittons le camping au petit matin, nous sommes le 28 Septembre, et filons plein Est vers Marrakech. La réparation du pneu ne tient pas, et nous devons le faire réparer. Nous trouvons une station service, un jeune mécano remplace mes 4 mèches par une mèche de pneu de camion, cette fois ça tiens.

Nous nous reposons deux jours à Marrakech.

Oualidia / Mohamedia / Oulmes / Fès / Meknès.

Le 1 octobre, nous faisons route vers Oualidia, que nous atteignons à 15 heure, le camping est délabré, mais pour une nuit cela fera l'affaire. Si vous aimez le poisson et les fruits de mer, alors Oualidia est faite pour vous. Et plus précisément le restaurant "l'araignée gourmande" et son patron fort sympathique. Si vous optez pour cuisiner vous même, dans ce cas les vendeurs de poissons viendront vous livrer la matière première au sein même du camping.

Le 2 nous rejoignons Mohamédia, depuis deux jours je ne suis pas très bien, c'est donc Isabelle qui prend les commandes du Gros.

Nous passons la nuit à Mohamedia, petite ville sans grand intérêt où la police coure après les Bakchich.


Le lendemain nous décidons de rejoindre Oulmes, et c'est reparti pour 200 Km où se succèdent pistes et routes défoncées, mais toujours dans de superbes paysages.

Nous passons la nuit à l'hôtel des Thermes. Une superbe bâtisse des années 30. Le lendemain nous attaquons la petite piste qui permet de descendre aux sources d'Oulmes. C'est la pire de toute les pistes que nous avons parcourues depuis notre arrivée. Mon copilote va même descendre du Toy et continuer à pied tellement l'à-pic est impressionnant. Mais une fois arrivé nous nous régalerons dans des bains d'eau thermale.

Vers 11h nous partons vers Azrou par une piste qui nous conduit aux portes de la ville. Nous continuons en direction de Fès que nous atteignons en fin d'après midi. Nous passons la nuit au camping "Le Diamant Vert", et le lendemain partons nous balader à Meknes.

Chefchaouen

Le 6 au matin départ pour Chefchaouen. 200 kilomètres à parcourir avant d'atteindre la ville bleu.  

Dans les montagnes qui entourent Chefchaouen, nous trouvons une très belle piste qui traverse une vallée magnifique. Une famille nous invite a boire un thé et à nous restaurer. (Epis de mais grillés, soupe, galette de pain). Il m'arrive parfois d'avoir honte devant autant d'hospitalité.

 

Chefchaouen fut fondée en 1471 par Moulay Ali Rachid, chérif du djebel Alam, pour servir de point de départ aux attaques contre les portugais de Ceuta et de Ksar es Séghir.

Un important contingent de réfugiés musulmans d' Espagne vint la peupler dés la fin du 15 éme siecle. La ville passa en 1561 sous l 'autorité de la dynastie Saadienne.

Chafchaouen , réputée ville sainte compte plus de vingt mosquées ou sanctuaires , fut longtemps interdite aux chrétiens.

Chefchaouen recèle guère de monument extraordinaire. le charme de la ville tient à ses ruelles toutes peinte de bleu du sol au mures qui ravirons les photographes.


Direction Marrakech

Le 8 nous quittons Chefchaouen en direction de Mohamédia, où nous passerons la nuit, avant de mettre la cap sur Marrakech le 9 au matin, la fin des vacances est proche pour Isabelle.

Nous prenons deux jours de repos bien mérité en attendant sont départ prévu pour le 12 au matin.

Au programme de ces 2 jours, Shopping, resto, et bien entendu de la piste, toujours de la piste.

C'est sur une de ces dernières pistes faite ensemble que nous croiserons un Defender 110, avec au moins 30 personnes à son bord. Il y a des gens partout, dedans, dessus, sur les cotés, du jamais vu. Je fini par me demander s'il n'y en a pas dessous.

Le 12 au matin, Isabelle reprend l'avion pour la France, il est 7H00.

Je passe la journée sur une petite piste à l'Est de Marrakech, quelques passages difficiles, où le gros se pose par 2 fois sur le ventre, je bénis mon blindage moteur.

Retour à Essaouira

Mercredi 14 Septembre.

Après avoir dépanner un Nissan Navara en panne de batterie, je vais me balader en ville tout l'après- midi.

En fin de journée, en rentrant au camping, je ferais faire un tour de 4X4 au petit vendeur de pain du coin, qui est passionné de 4X4 et du Paris-Dakar. Le petit bonhomme et aux anges.

En route vers Agadir par les pistes

Jeudi 15 direction Agadir, 160 kilomètres de piste. Le départ me donne du fil è retordre, beaucoup de sable très peu porteur, j'avance en vitesse courte et consomme énormément de carburant. Ce jour là j'ai renconté Nicolas et Sandrine, un équipage aux commande d'un HDJ 80, et plus tard dans la journée Renée et Elisabeth, au volant d'un Land 110. Nous nous perdrons tous ensemble.

Agadir / Tiznit

Le 16, je part pour Tiznit par une piste prise quelques jours auparavant avec Thierry, Maris Claude, et Isabelle mon petit copilote. J'en connais donc les pièges, tout se passera très bien, malgré les dunes à franchir à fond  les manettes pour avoir suffisamment d'inertie.

Tiznit / Bouizakarne

Etape épuisante. Environ 70 kilomètres de mauvaise piste parcourue en plus de huit heures. Je suis exténué. Je fait une belle erreur de pilotage, et pose le Toy sur le ventre, dans une grosse ornière. Il me faudra beaucoup d'huile de coude, et de longues manoeuvres pour me sortir de ce mauvais pas. Je perd beaucoup de temps et d'énergie. La nuit tombe, je préfère m'arrêter et dormir dans le 4X4 plutôt que de continuer et faire d'autres erreurs.

Le lendemain matin, réveil au milieu de nul part, café, brin de toilette au jerricane, et départ vers Guelmim pour trouver un camping.

Vent violent, faible visibilité à cause du sable.

Il est maintenant 18h00, le vent souffle si fort que je ne peux pas sortir de ma tente. J'ai positionné le 4X4 afin qu'il me protége un peu. La nuit sera longue.

Il pleut sur Guelmim

Guelmim 7h30, il pleut et il y a toujours du vent.Pas le choix il faut partir.

A 11h00 j'atteins Tan Tan après 125 kilomètres de piste boueuse. Je décide de pousser plus bas en direction de Tarfaya, les contrôles militaire s'accentuent, je ne suis plus très loin du Sahara Occidental.

Aux différents contrôles rencontrés, on me recommande de ne pas quitter la route principale à cause des mines qui trainent encore pas ci par là. Rester sur le goudron ne m'enchante guère, mais que faire? Par ici l'accueil est fabuleux, sur toutes les pistes où j'ai eu la chance de rouler dans le Sahara Occidental jusqu'à la frontière Mauritanienne, je n'ai rencontré que des sourires, et une hospitalité que l'on ne trouve pas ailleurs. Chaque village traversé offre de grand moment de complicité avec les habitants. Au travers d'échanges rudimentaires, tels que des vivres, de l'eau, du lait etc, une complicité se crée immédiatement.  

La remontée

Après avoir vu le Sahara Occidental et la Mauritanie de près, je décide d'entamer la remontée vers le Nord.

Aux environs de 22 je suis contraint de faire une pose, car je suis malade, la fièvre, une grosse toux, ajouter à 10h00 de conduite sur piste par jour auront eu raison de moi. Je fais peur à voir.

Je remonte lentement vers le Nord en longeant la côte Atlantique. Une fois Agadir atteint, je mets le cap sur Marrakech, en passant par les montagnes. Soit: Agadir,Tamanar, Sebt-Des-Ait-Daoud, J.Igrane, Ini-N-Tanoute, puis la RN 212 jusqu'à Marrakech. Superbes paysages de montagne, je traverse plusieurs vallées, et ne croise pas grand monde.

Ce matin il fait très chaud à Marrakech, je préfère aller flâner un peu à l'ombre des ruelles de la médina.

Je quitte Marrakech le Lundi matin en Direction de Mohamédia, histoire de me reprocher  de Tanger, ville où devrait s'achever mon périple.

Je reste quelques jours à Mohamédia histoire de visiter le bord de mer (toujours par les pistes bien entendu).


La boucle est bouclée

Voila je suis à Tanger. après une nuit au camping municipal, je me retrouve au petit matin sur le port à attendre le bateau qui me conduira à Tarifa, à l'extrême sud de l'Espagne. De là, 1600 Km d'autoroute m'attendent avant de rejoindre Aix en Provence mon point de chute.

La boucle est donc bouclée, je réalise avec un pincement au coeur que je quitte un continent magnifique, un pays aux multiples visages, des gens accueillants, des enfants souriants, je quitte la liberté, la simplicité, la sagesse, la joie de vivre, et surtout la tolérance.